Chambre des notaires 

Réhabilitation d'e la chambre des notaires d'Ile de France place du Châtelet

Dans l’axe du boulevard St-Michel, entre le théâtre du Châtelet et le théâtre de la Ville, mal identifié par les passants, la chambre des Notaires est un édifice du XIXème Siècle en position urbaine idéale et monumentale. Il nous est demandé de restructurer partiellement cet édifice en lui donnant une image plus contemporaine, conforme à l’évolution de la profession et à son désir de le communiquer.

Il s’est donc agit pour nous, de repenser un lieu d’accueil, de rencontre et de travail affirmant fermement un regain de porosité dans sa relation à la ville.  Si cette ouverture est l’occasion de concevoir une nouvelle façon de travailler, dans des espaces souples et conviviaux plus en rapport avec l’ergonomie actuelle, il faut aussi souligner la prestance de cet édifice lié à l’institution notariale. Notre projet propose une cohabitation harmonieuse entre le « déjà-là » et la modernité, entre la structure et la souplesse.

 

Le hall originel, ouvert sur l’escalier central se double d’un nouvel ascenseur. Son actuelle entrée conservée, est dédiée à des occasions ou à des évènements spécifiques. Ainsi, deux circuits distincts se constituent à chaque extrémité de l’édifice : l’un occasionnel, l’autre quotidien. Pour la sécurité de l’édifice, ces circuits se complètent en une organisation spatiale en boucle établie autour de l’ancien escalier de pierre. Ce dispositif crée des espaces de travail fluides et réversibles qu’il est possible de cloisonner au gré des besoins et de la trame des ouvertures en façade. Il met également les divers niveaux en relation et rend « utiles et nobles » le sous-sol et la toiture.

Plusieurs points expriment de façon visible cette cohabitation.

Elle s’exprime d’abord par la création à l’arrière de la parcelle d’un nouveau hall traversant. Reliant la rue Saint-Denis au boulevard Sébastopol, il devient la deuxième adresse du site. Transparent sur les nouvelles fonctions de l’édifice - espaces de travail, auditorium de 42 places -  ce second hall instaure une réelle porosité avec l’espace urbain en créant, depuis la rue, un effet d’appel invitant à s’engager dans la profondeur de l’îlot. Attractif par son traitement et son volume, il offre des perspectives verticales et ponctuelles sur deux ou trois niveaux. 

Au dernier étage, et à ciel ouvert, un espace terrasse jardiné prend place au centre de la toiture. Il départage une zone de travail (présidence et cadres de direction, syndic…) donnant sur la façade côté Place du Châtelet et, à l’opposé, un espace café-rencontres traversant et orienté est-ouest. Déployé sous verrière, ce dernier s’organise autour d’un plancher vitré et s’ouvre panoramiquement vers le boulevard Sébastopol et la tour Saint-Jacques grâce à une aimable baie vitrée, seul micro-élément contemporain perceptible en façade, celle-ci vient remplacer deux chiens assis.

Ce hall dispose d’un noyau (ascenseur + escalier + sanitaires) niché en fond de parcelle sur le mitoyen nord. Habillée sur l’ensemble des niveaux par un claustra miroir, cette « tour » de circulations verticales reflète de façon fragmentée l’ancienne façade XIXème de l’édifice que des vides mettent à distance. Tout en reliant visuellement les différents niveaux, ces vides accueillent les paliers qui sont autant d’espaces d’attente et de rencontre.

La réalisation de ce doublement des entrées suppose la complète réorganisation de la partie arrière de l’édifice identifiée par un vide en demi-cylindre jugé peu fonctionnel. En jouant de vides partiels, le noyau vertical qui s’y substitue favorise également la communication visuelle entre chaque niveau tout en respectant l’esprit de l’architecture du XIXème siècle.